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Nahil toujours positif et combatif face à la maladie de LHF

Alia, la maman de Nahil nous raconte le combat de son fils face à la maladie rare de LHF  Le 21/4/22 j’accouche d’un petit garçon Nahil. Il est mon 1er enfant, je suis maman isolée, son père ne l’ayant pas reconnu. Je m’engage dans l’inconnu et cela me fait peur. Mais je n’imaginais pas encore ce qui allait nous arriver!  Trois semaines après notre retour à la maison, je réveille Nahil en pleine nuit car il était brûlant, avec 40 de fièvre. Je vais aux urgences.  Sa fontanelle est gonflée, les médecins soupçonnent une méningite donc ils nous gardent.  Au bout de 3 jours, nous sommes transférés en réanimation à Necker où Nahil (âgé de 1 mois) est plongé dans le coma.  Il a besoin d’une transfusion de plaquettes en urgence, son foie et sa rate sont touchés, il fait plusieurs arrêts respiratoires.  Des médecins m’expliquent ce qu’a Nahil: la LHF. Je ne réagis à rien, je ne comprends pas grand chose, je n’ai pas dormi depuis des jours. Heureusement ma sœur est présente! Les médecins insistent sur le fait que mon fils peut mourir à tout moment, qu’il faut que je me prépare.   Au bout de 8 jours, Nahil est transféré à l’UIH de Necker pour recevoir sa greffe de moelle osseuse, où il y restera 5 mois. Un long combat nous attend. Je prends conscience de ce qu’il se passe, du danger de cette maladie. Mon rôle était d’apporter optimisme, positivité, soutien, bisous, biberons à mon fils. Son rôle était de se battre le plus fort possible, ce qu’il a fait.  Nous avons vécu les ponctions lombaires, les chimiothérapies, l’aplasie, la mucite…, puis le retour à la maison avec les dizaines de médicaments à préparer, la peur au ventre, seule avec lui!  Aujourd’hui cela fait 2 ans que Nahil a été greffé. Le combat n’est pas terminé. Beaucoup d’effets secondaires dûs aux chimios mais Nahil est en pleine forme avec le sourire aux lèvres.  Alors mon réconfort est de le regarder et de me dire que tous les deux avons réussi! Lui s’est battu comme un chef et aujourd’hui il est là, en vie, et moi j’ai réussi à faire en sorte que mon fils ait la joie de vivre. C’est un petit garçon de 27 mois qui grimpe et court partout!  Alia Benhizia

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Le combat d’Océane face à la maladie

Océane a déclaré la maladie de Lymphohistiocytose Familiale au mois de novembre 2021 avec un premier passage en réanimation pédiatrique. Elle a fait preuve de beaucoup de courage et a montré son envie de surmonter cette maladie. Elle a été plus forte que les techniques de la médecine. Elle a suivi toutes les recommandations et a fait confiance aux médecins avec le désir de mettre l’année 2022 en stand-by pour pouvoir vivre comme avant. Elle a reporté tous ses projets au début d’année : séjour à la neige, anniversaire en famille…. En janvier, elle est transférée en urgence à Necker, elle quitte ses 2 sœurs et son papa. Je reste auprès d’elle pour combattre ensemble cette maladie. De fin janvier à mi-mars, nous attendons un donneur sur le registre des donneurs de moelle. Des mois d’attente pour finalement trouver un donneur. Elle est courageuse, elle s’occupe et elle développe ses activités préférées : le dessin, les activités manuelles et de création comme les perles à repasser, les diamansss (perles à coller), elle fait de beaux cadeaux à ses sœurs et moi-même mais aussi à quelques personnes du personnel paramédical et médical et l’éducatrice. Elle a eu 13 ans à l’hôpital qu’elle a fêté en compagnie de sa marraine et de moi-même. Impossible malheureusement de réaliser un gâteau à la Fraise 🍓. L’éducatrice et moi-même avons réalisé un gâteau avec plusieurs sucreries : bonbons, chocolats, tout ce qu’elle aime, une belle surprise. Fin mars, nouvelle direction : la donneuse sera finalement sa petite sœur de 9 ans. Début de la chimiothérapie puis greffe le 6 avril 2022 : l’étape la plus difficile, un gros combat, mais elle reste courageuse, toujours souriante, entre les soins, activités manuelles, dessin, création, jeux de mémoire, jeux de société. Elle garde toujours le sourire malgré les soins les plus difficiles. Une artiste. Elle se bat chaque jour et on l’encourage dans son combat. On la soutient. On l’aime. On lui apporte tout ce qu’elle aime et veut car c’est difficile pour elle de vivre dans une chambre en flux mobile avec un périmètre de liberté restreint alors que ce n’est qu’une adolescente de 13 ans. Malheureusement, le 21 avril, elle n’a pas réussi à combattre une grosse infection qui l’a beaucoup affaiblie. Après un long combat, elle a rejoint les Anges. Océane est une belle et grande personne à elle seule. C’était une petite maman pour ses sœurs. On garde en mémoire son beau sourire jusqu’à la fin. Généreuse, aimante, COURAGEUSE, joie de vivre, ce sont les mots qui résument notre Océane.

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Témoignages croisés sur la LHF

Mahé et Andéol ont été touchés par la Lymphohistiocytose familiale (LHF) il y a près d’un an. Après des mois d’hospitalisation et de combat, ils ont enfin pu retourner à leur domicile en Suisse. Découvrez les témoignages de leurs parents qui nous racontent comment ils ont vécu cette épreuve de la LHF : de la découverte de la maladie au retour à la maison.F Espoir

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Transformer une épreuve difficile en un combat

Témoignage de Shemine, maman de Nahil et présidente et fondatrice de LHF Espoir Shemine Asmina est la maman de Nahil, un petit garçon atteint de la maladie rare de Lymphohistiocytose familiale. Dans ce témoignage, elle nous raconte comment elle a affronté la maladie rare de LHF pour son fils et les raisons qui l’ont menée à créer l’association LHF Espoir.

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Le combat de Kelyan

Je suis la maman de Léa, née le 13/09/2006 et atteinte d’une lymphohistiocytose familiale. Aujourd’hui cela fait 11 ans que « Léa mon ange » nous a quitté. Nous avons passé 15 mois dans les hôpitaux lyonnais entre diagnostic, flux stérile, greffe de moelle osseuse, réanimation, erreur médicale et j’en passe. Au début on nous parlait de virus et quelques jours plus tard le verdict tombe « LHF » Nous avons donc été transférés au service Hématologique du Professeur BERTRAND, à l’hôpital de Lyon, où l’on nous a brièvement expliqué ce qu’était la LHF, les soins possibles, les protocoles de la « chambre bulle stérile », la blouse blanche, les masques, la désinfection des mains etc… LHF, « maladie mettant en jeu le pronostic vital », lésions génétiques qui affectent les lymphocytes cytotoxiques et les cellules NK qui interviennent dans la lutte contre les infections. On nous parle d’1 cas sur 50 000 naissances. Le premier traitement instauré est un immunosuppresseur mais si le défaut génétique persiste le seul traitement curatif repose sur la greffe de cellules souches (greffe de moelle osseuse). Léa a donc été inscrite le 4 janvier 2007 sur un fichier ou se trouve une liste de donneurs. Un donneur anglais de 40 ans a été retenu pour ma poupée. Avant la greffe il y a la préparation : chimiothérapie, accompagnée de fatigue, douleurs, pleurs, perte des cheveux… alors qu’elle n’avait que 5 mois. Je passe tous les détails (les questionnements, la peur que tout parent peut avoir…). La greffe a eu lieu et s’est bien passée « c’est un espoir de guérison » mais il y a des risques: la baisse des défenses immunitaires, le rejet, les rechutes, les cathéters qui sont des portes ouvertes ou infections. Léa nous a quitté le 01 mars 2008 d’une septicémie. Nous étions rentrés à la maison et j’avais été formée pour sa nutrition parentérale mais à l’hôpital, un germe s’était stocké au niveau de son cathéter. Un soir, elle a fait une montée de fièvre à 40, nous sommes partis aux urgences mais ils n’ont pas eu le temps de trouver le bon antibiotique pour la sauver. Le décès, la perte d’un enfant, est une épreuve qui vous détruit mais il faut se battre pour le couple, pour nos autres enfants, et pour nous. Dans mon cas, j’ai voulu écrire un livre « Léa Mon Ange » ça m’a aidé, je me suis faite ma thérapie j’ai exprimé sur du papier ce que je ressentais, ce que nous avons vécus mon mari et moi. Car ça n’est pas toujours simple d’aller voir un psychologue, ou de parler avec des proches. Par contre il ne faut pas avoir peur de se faire aider c’est à vous de voir ce qui vous parait le plus approprié, ce qui vous semble le plus simple « il faut apprendre à « apprivoiser l’absence ». Avec ce livre, j’ai pu également faire un don à l’Association IRIS qui aide les parents pour le financement des séjours à l’hôpital (trajets, hébergements). Dans la maladie, il y a le combat, de l’amour, de la patience, du soutien, de l’espoir, des questions, le deuil, le désespoir, la culpabilité. Tous ces mots ont traversé notre vie pendant cette dur épreuve, mais la vie est « un long chemin ». Et il faut continuer ce chemin, il faut avancer et se battre.

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Léa mon ange

Je suis la maman de Léa, née le 13/09/2006 et atteinte d’une lymphohistiocytose familiale. Aujourd’hui cela fait 11 ans que « Léa mon ange » nous a quitté. Nous avons passé 15 mois dans les hôpitaux lyonnais entre diagnostic, flux stérile, greffe de moelle osseuse, réanimation, erreur médicale et j’en passe. Au début on nous parlait de virus et quelques jours plus tard le verdict tombe « LHF » Nous avons donc été transférés au service Hématologique du Professeur BERTRAND, à l’hôpital de Lyon, où l’on nous a brièvement expliqué ce qu’était la LHF, les soins possibles, les protocoles de la « chambre bulle stérile », la blouse blanche, les masques, la désinfection des mains etc… LHF, « maladie mettant en jeu le pronostic vital », lésions génétiques qui affectent les lymphocytes cytotoxiques et les cellules NK qui interviennent dans la lutte contre les infections. On nous parle d’1 cas sur 50 000 naissances. Le premier traitement instauré est un immunosuppresseur mais si le défaut génétique persiste le seul traitement curatif repose sur la greffe de cellules souches (greffe de moelle osseuse). Léa a donc été inscrite le 4 janvier 2007 sur un fichier ou se trouve une liste de donneurs. Un donneur anglais de 40 ans a été retenu pour ma poupée. Avant la greffe il y a la préparation : chimiothérapie, accompagnée de fatigue, douleurs, pleurs, perte des cheveux… alors qu’elle n’avait que 5 mois. Je passe tous les détails (les questionnements, la peur que tout parent peut avoir…). La greffe a eu lieu et s’est bien passée « c’est un espoir de guérison » mais il y a des risques: la baisse des défenses immunitaires, le rejet, les rechutes, les cathéters qui sont des portes ouvertes ou infections. Léa nous a quitté le 01 mars 2008 d’une septicémie. Nous étions rentrés à la maison et j’avais été formée pour sa nutrition parentérale mais à l’hôpital, un germe s’était stocké au niveau de son cathéter. Un soir, elle a fait une montée de fièvre à 40, nous sommes partis aux urgences mais ils n’ont pas eu le temps de trouver le bon antibiotique pour la sauver. Le décès, la perte d’un enfant, est une épreuve qui vous détruit mais il faut se battre pour le couple, pour nos autres enfants, et pour nous. Dans mon cas, j’ai voulu écrire un livre « Léa Mon Ange » ça m’a aidé, je me suis faite ma thérapie j’ai exprimé sur du papier ce que je ressentais, ce que nous avons vécus mon mari et moi. Car ça n’est pas toujours simple d’aller voir un psychologue, ou de parler avec des proches. Par contre il ne faut pas avoir peur de se faire aider c’est à vous de voir ce qui vous parait le plus approprié, ce qui vous semble le plus simple « il faut apprendre à « apprivoiser l’absence ». Avec ce livre, j’ai pu également faire un don à l’Association IRIS qui aide les parents pour le financement des séjours à l’hôpital (trajets, hébergements). Dans la maladie, il y a le combat, de l’amour, de la patience, du soutien, de l’espoir, des questions, le deuil, le désespoir, la culpabilité. Tous ces mots ont traversé notre vie pendant cette dur épreuve, mais la vie est « un long chemin ». Et il faut continuer ce chemin, il faut avancer et se battre.

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L’histoire de Mahé

Témoignage de Laura, la maman de Mahé Je ne pensais pas forcément aller immédiatement consulter lorsqu’à deux mois et demi, Mahé a eu un pic de fièvre. Le temps que mon mari rentre à la maison pour s’occuper de Noâm et Lyas, les deux aînés, la température était déjà redescendue. Je n’étais pas inquiète, mais je me suis tout de même rendue aux urgences, pour être sûre que tout allait bien. Il était 19h lorsque nous sommes arrivés à l’hôpital, le sang et les urines ont alors été contrôlés. Lorsque j’ai vu le médecin débarquer, j’ai su que quelque chose clochait. À 22h, nous étions dans l’ambulance, transférés d’urgence à Berne. Mon mari nous suivait en voiture. J’étais seule avec Mahé et ce trajet a été un calvaire: je ne savais absolument pas ce qu’il avait, je sentais juste que c’était très grave. Je n’osais plus le regarder, car je pensais vraiment qu’il allait mourir. Arrivés à Berne, d’autres tests ont été effectués et le diagnostic est tombé deux jours plus tard. Mahé souffrait d’une Lymphohistiocytose hémophagocytaire familiale, une maladie génétique rare touchant une naissance sur 50’000. Son système immunitaire était déficient: il s’emballe lors d’une infection banale et ne se calme pas, attaquant des cellules qui ne devraient pas l’être. Le foie et la rate étaient atteints, mais par chance le cerveau était intact. On nous a alors transférés à Zurich pour les traitements, un hôpital où exerce une spécialiste de la maladie. Mahé a bien répondu à la thérapie, nous avons pu retourner à la maison un mois plus tard. Mais une fièvre a réactivé la maladie et mon fils a dû à nouveau être hospitalisé deux semaines après. Il a alors commencé une chimiothérapie. En parallèles, les démarches ont débuté pour lui trouver un donneur de cellules souches, car la transplantation est le seul moyen de guérir. Il est important que le donneur corresponde le mieux possible aux cellules du receveur: 5 personnes ont été recensées à travers le monde, dont un Allemand qui présentait les mêmes caractéristiques génétiques. Malheureusement, quelques jours avant la greffe, ce dernier n’a pas passé les ultimes tests médicaux. Le corps de Mahé était en condition optimale pour la greffe, le temps pressait: les cellules souches d’une Américaine ont alors été utilisées. Mahé a très bien géré la transfusion: on nous a annoncé que nous pourrions rentrer chez nous mi-septembre. Mais quelques jours avant le départ, tout est parti en cacahuète. Mahé vomissait, souffrait constamment. Son tube digestif, son foie et sa peau dépérissaient. Alors qu’il ne présentait aucun signe, son état de santé s’est dégradé extrêmement rapidement. Cela était dû à une grave complication redoutée appelée «greffe contre hôte»: les nouvelles cellules se battaient contre le corps de Mahé. C’était horrible: chaque jour, je me demandais s’il allait mourir. Et cela a duré un mois. Je ne reconnaissais plus mon bébé, si souriant habituellement. Le voir se forcer pour esquisser un geste aussi naturel était très impressionnant. Si j’ai survécu à cette épreuve, c’est grâce à mon mari. Nous avons vraiment formé une équipe très soudée durant ces longs jours placés sous le signe de l’attente. J’ai tout de suite compris que la situation était très critique, alors qu’il était dans le déni, il me rassurait constamment, scrutant les moindres signes d’amélioration. Il a subi un contrecoup par la suite, et c’est alors moi qui ai pu prendre le relais et le soutenir. Cette épreuve a totalement bousculé notre organisation familiale. Désormais, je passe la semaine à Zurich, dans un studio, tandis que les frères de Mahé sont chez leurs grands-parents. Mon mari fait la navette entre les deux, jonglant en même temps avec un nouveau travail. On imaginait que cette situation serait temporaire, mais les semaines et les mois passent. Noâm et Lyas ne ressentent pas de jalousie envers leur petit frère, mais les au revoirs sont chaque dimanche plus difficiles. Ils s’accrochent à moi, c’est très dur à vivre. Je souffre de la douleur d’être ici et de celle de la séparation. Durant la semaine, je me sens seule. La barrière de la langue n’aide pas à créer des contacts. Et moi qui suis de nature très sociable, j’ai de la peine à échanger. D’ailleurs, j’ai hâte que mes proches me parlent à nouveau. Ce n’est pas facile, car je me sens exclue, les gens ne me confient plus rien, car ils comparent leurs malheurs aux miens et se disent que je vis bien pire. Mais j’ai besoin de ces petits tracas, j’ai hâte qu’on m’en raconte à nouveau! Je suis fatiguée d’être seule face à moi-même, isolée à Zurich. Mais j’évite de broyer du noir et je profite de chaque instant auprès de mon bébé, qui a retrouvé son sourire et ne le quitte plus. Son état de santé ne cesse de s’améliorer. Je me réjouis énormément de retrouver notre cocon familial, mais j’appréhende aussi le retour. Ici, on s’occupe de tout, j’ai peur de m’épuiser à la maison. Car les règles d’hygiène sont très strictes pour un bébé ayant été greffé. Alimentation, lessives, jouets, transports: tout doit être constamment nettoyé, désinfecté, évité. Pour une jeune famille comme la nôtre, les finances sont parfois un défi. Avec tous ces événements, déplacements, imprévus, congés (dont plus d’un mois en non payé), le budget familial a été bien chamboulé. De plus, une fille au pair est devenue indispensable pour nous épauler. Mais j’ai été bluffée par les élans de solidarité qui se sont spontanément organisés autour de nous. J’ai croisé bien des familles qui n’ont pas eu cette chance… Même le pharmacien des grands-parents et certains amis ont mis en place des collectes pour nous aider! Des organismes tels que l’ARFEC (Association romande des familles d’enfants atteints d’un cancer) nous ont aussi soutenus. Et surtout, nos proches qui nous entourent chaque jour ont grandement facilité notre quotidien. Sans eux, cela n’aurait jamais été possible. Mon souhait? Médiatiser l’importance du don de cellules souches et de plaquettes. Pour être répertorié

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Nahil, toujours souriant malgré les épreuves

Témoignage de Shahine, le papa de Nahil Il y a 3 ans, quelques jours après que Nahil soit venu au monde, nous sommes allés aux urgences car Nahil ne grossissait pas et vomissait beaucoup. On nous annonce qu’il est déshydraté et qu’on le garde en surveillance. Un long périple commence ! Les médecins ne comprenaient pas ce qu’il avait, ce qui nous angoissait. Nous avons été transféré dans plusieurs services à Robert Debré (néphrologie, gastrologie…), puis nous sommes retournés à l’hôpital de Créteil près de chez nous, car les bilans étaient rassurants et on pensait qu’il avait une gastro-entérite. Nous étions le 25 décembre 2016. Alors qu’on était censé rentrer avant le nouvel an, le ventre de Nahil a gonflé. Après 4 essais pour le prélever pour un bilan, les médecins nous informent que ses globules blancs ont baissé et que Nahil a une atteinte au foie (choléstase/jaunisse), ce qui explique son gros ventre. On nous envoie en urgence en réanimation, à l’hôpital Robert Debré. Là, tout s’accélère. Nahil est sous oxygène, on lui met une sonde nasogastrique car il doit être à jeun, l’écran n’arrête pas de sonner, les médecins défilent en urgence car tout peut basculer en quelques minutes. Nahil a alors une batterie de tests et d’analyses alors qu’il n’a que 2 mois (ponctions lombaires, prises de sang, biopsie du foie…). On lui interdit de prendre le sein de sa maman ou un biberon alors qu’il a envie de téter, il a faim ! Les plus longs moments de ma vie… Là j’ai le moral au plus bas, je suis à bout. Deux mois auparavant je vivais le plus beau jour de ma vie et là j’ai l’impression d’être en enfer. Je n’arrête pas de me demander ce que j’ai fait pour mériter ça, pourquoi ça arrive à nous… On tombe alors sur une chef de clinique extraordinaire en réanimation, qui prend le sujet à bras le corps et qui mobilise les professeurs de tous les services pour comprendre ce qui arrive à Nahil. Après 1 semaine, le diagnostic tombe: Nahil a un syndrome d’activation macrophagique. On nous transfère au service d’hématologie (UIH) à l’hôpital Necker où on nous forme à un protocole pour éviter toute infection (masque, charlotte, lavage des mains…). Quelques jours après, on a enfin un diagnostic précis: Nahil a une lymphohistiocytose familiale causée par le gène Munc 18-2. Et là on nous annonce une longue période d’hospitalisation (4 à 8 mois), alors qu’on est déjà épuisé, à bout, physiquement et moralement. Mais on ne baisse pas les bras, on trouve la force pour soutenir Nahil et on veut être là pour lui dans ces épreuves difficiles. A 4 mois, Nahil reçoit trois cures de campath (immunothérapie) pour arrêter l’activation macrophagique, puis 10 jours de chimiothérapie avant de recevoir la fameuse greffe de moelle osseuse (le 9 mars 2017) donnée par sa maman. Etant donné nos origines, il était impossible de trouver un donneur compatible. La chimiothérapie a des effets secondaires importants sur Nahil qui est déshydraté 2 fois très sévèrement (il perd 1.5 kg sur 5), un choc pour nous de le voir aussi amaigri. Nahil a battu un record sur sa greffe de moelle osseuse : il n’a eu que 3 transfusions de sang en 1 mois (du jamais vu), pas de GVH (réaction contre la nouvelle moelle osseuse) et surtout pas de Maladie Veino Inclusive (MVO), alors qu’il avait une forte probabilité de l’avoir à cause de son foie abimé. Malgré toutes ces épreuves, Nahil garde le sourire et continue de se battre chaque jour contre les effets secondaires de la greffe. Par contre, il ne mange plus, vomit à chaque biberon, son oralité est quasiment perdu. Le 7 avril 2019, il sort du flux stérile et peut aller dans une chambre normale. Début mai, on nous dit qu’on pourra bientôt retourner à la maison. On essaye de le sevrer de la nutrition parentérale, mais dès qu’on l’arrête il se déshydrate et fait des hypoglycémies: 3 essais, 3 échecs. On est alors reçu en entretien et un autre verdict tombe. Le gène est muté au niveau de l’intestin et Nahil devra dépendre d’une nutrition parentérale toute sa vie. Les médecins nous disent que ce n’est pas grave, qu’il a déjà fait le plus dur, et qu’on doit s’estimer heureux qu’il ait survécu à la greffe. On nous dit que beaucoup d’enfants vivent avec une nutrition parentérale toute leur vie et que ça se passe bien. Alors qu’on était convaincu que le plus dur était derrière nous, c’est un nouveau coup de massue. On est transféré le 16 août 2017 à Robert Debré, pour être formé à la nutrition parentérale pendant 1 mois. On rentre le 12 septembre 2019 à la maison, la veille de mon anniversaire, soit après 10 mois d’hospitalisation. Les choses ne seront plus jamais comme avant, on est content que Nahil soit rentré mais on revient avec du matériel médical, du stress, de l’inquiétude et on est contraint au métier de soignants. Nahil fait des progrès chaque jour mais il a toujours sa nutrition parentérale (on a réussi à le sevrer de 2 nuits en deux ans). Notre grande victoire est qu’il remange ses 4 repas alors que ça nous paraissait impossible il y a 1 an. Malgré que le quotidien ne soit pas facile chaque jour, Nahil nous fait vivre des moments de bonheur, des moments qu’on pensait ne pas vivre il y a 2 ans, à l’hôpital. Parfois des choses arrivent sans qu’on ne les ait demandé ou choisi mais il faut garder le moral, ne jamais baisser les bras et rester positif. Je remercie ma femme, mes parents, mes beaux-parents et mes amis de m’avoir aidé à surmonter cette épreuve et d’avoir toujours su garder le moral. Merci surtout à ma femme de n’avoir jamais montré de signe de découragement, et de continuer à se battre chaque jour pour Nahil avec LHF Espoir.

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