Projet de thérapie par ARN messager sur les MVID

Le projet de recherche pré-clinique concerne la maladie des inclusions microvillositaires dont la LHF (mutation génétique STXBP-2) fait partie.

La maladie des inclusions microvillositaires (ou Microvillus Inclusion Disease, MVID) est une maladie génétique rare du tube digestif caractérisée par une altération des microvillosités de l’intestin grêle. Elle entraîne chez l’enfant dès les premiers jours de vie une diarrhée aqueuse et intraitable qui conduit à une déshydratation, une malabsorption et un retard de croissance. 

Les MVID sont liés à une perte de fonction sur 4 gènes connus : Myo5B, STXBP2 (gène qui provoque également la LHF), STX3, Unc45.

A ce jour, il n’existe pas de traitement curatif pour la maladie. La prise en charge implique une nutrition parentérale totale à vie (administration des apports nutritionnels au quotidien par voie veineuse), une transplantation intestinale (lorsque la nutrition parentérale n’est plus possible sur le long terme), et si nécessaire, une transplantation hépatique associée.

Les options thérapeutiques actuelles sont limitées, ne traitent que les symptômes et ont un impact important sur la qualité de vie des patients (cathéter veineux central, nutrition parentérale à domicile, risques d’infections graves, activités limitées), ce qui souligne le besoin de développer de nouvelles approches thérapeutiques.

Le projet consiste en l’évaluation d’une thérapie ARNm par voie orale pour le traitement de la MVID, qui sera hébergé dans le laboratoire UTCBS CNRS/Inserm.

L’objectif : réactiver une protéine essentielle (Myo5B), redonner aux cellules intestinales leur fonction, et peut-être, un jour, libérer ces enfants de la perfusion.

Plus précisément, l’administration d’une thérapie ARNm par voie orale et vectorisée vers les cellules intestinales pourrait contribuer à remplacer les protéines défectueuses en exprimant les protéines dans les entérocytes et pourrait donc rétablir la polarité et le trafic intracellulaire ainsi que les paramètres cliniques, histologiques et moléculaires chez les modèles murins de MVID.

Le projet se veut très innovant car la vectorisation d’ARN via le tractus gastro-intestinal n’a à ce jour pas été prouvée par un autre laboratoire que l’UTCBS et pourrait ouvrir la voie à des thérapies pour beaucoup de maladies rares du tube digestif et du foie.

Ce projet est mené par le laboratoire UTCBS (Unités des Technologies Chimiques et Biologiques de la Santé) du CNRS / INSERM, et notamment par une équipe spécialisée dans les « Biothérapies par vectorisation d’acides nucléiques » dirigée par Virginie Escriou.

L’hôpital Necker et la filière MaRDI (Maladies Rares Digestives) contribuent au projet et estiment qu’il est porteur d’espoir pour beaucoup d’enfants atteints d’entéropathies congénitales.

Par ailleurs, d’autres laboratoires de recherche qui contribueront au projet par le prêt de matériel (souris, ARNm…) et le partage d’expertise : Institut Imagine, Université de Rennes…

Les associations LHF Espoir et Cure MVID ont soutenu ce projet de recherche à hauteur de 130 000 € et on plus spécifiquement financer un doctorant qui mènera les travaux de recherche pendant 3 ans.

Prof Virginie Escriou, doctorant Ganesh Mamodaly, deux autres chercheurs et Shemine Asmina de LHF Espoir tenant un chèque.
Visite du laboratoire de recherche
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